vendredi 30 décembre 2011

Du haut-bois à Uranus

Autant le dire d’emblée : avant de fureter ici et là à la recherche de sujets sur le thème « 1781 » pour relever mon propre défi dix-huitiémiste, je n’avais aucune idée de qui était William Herschel. N’étant pas passionné d’astronomie, je n’avais pas croisé sa route jusqu’à aujourd’hui. Et un article de Peter Millman, The Herschel Dynasty. Part I – William Herschel, dans le Journal of the Royal Astronomical Society of Canada, (Vol. 74, p. 134, 1980) m’a fait découvrir un personnage étonnant, passé, au fil de sa vie, du joueur de hautbois au sein du régiment des Hanoverian Foot Guards (régiment de gardes à pied de George, électeur de Hanovre et incidemment roi d’Angleterre) au brillant astronome président de la Royal Astronomical Society, en passant par le compositeur d’une musique aujourd’hui peu connue du grand public.


N’étant pas vraiment familier du monde de l’astronomie, j’ai un peu de mal à comprendre qu’une personne soit reconnue comme le « découvreur » d’un corps céleste alors que celui-ci a déjà été observé dans des temps précédents. Le mot « découvreur » a probablement un sens particulier dans cette confrérie-là ; peut-être le premier à l’avoir « bien » décrite dans ses caractéristiques, son orbite, etc ?
Toujours est-il que William Herschel a « découvert » la planète Uranus en mars 1781. Ce corps céleste avait déjà été observé par d’autres astronomes, mais ceux-ci s’étaient fourvoyés sur sa nature, comme John Flamsteed qui, en 1690, l’avait prise pour une étoile de la constellation du Taureau.
Et même si Pierre Charles Le Monnier l’a observée à plusieurs reprises entre 1750 et 1769, W. Herschel en est le découvreur officiel. Uranus, qu’il avait proposé de baptiser Georgium Sidus (l’étoile de George), lui valu donc d’être récompensé, en novembre 1781, de la médaille Copley, une des plus prestigieuses et des plus anciennes récompenses remises par la Royal Society de Londres, et de venir membre de cette Society le mois suivant. Et la configuration de notre système solaire passait alors de 6 planètes à 7, un changement majeure pour l’époque : toute une conception du cosmos était à revoir !


Peut-être me faudra-t-il donc demander à quelque astronome amateur de me faire regarder Uranus dans un télescope, tout en écoutant une symphonie de Herschel (il en a composé pas moins de 24 !).


Peut-être mon esprit s’ouvrira-t-il alors à cette cosmologie musicale ? Je doute d’en arriver à tomber dans la « théologie naturelle » dont Herschel et d’autres savants et musiciens, comme Haydn, étaient les chantres. Mais ciel et musique peuvent nous ouvrir à une spiritualité et une métaphysique non religieuses, alors pourquoi s’en priver ?

2 commentaires:

  1. Bonsoir,
    Vous seriez sans doute déçu par l'observation d'Uranus dans un télescope. Elle apparaît comme un point bleu-vert. Aucun détail de sa surface gazeuse n'est perceptible.
    Il est important de rappeler également que William Herschel fut inventeur d'un télescope réflecteur dépourvu d'obstruction. Tous les télescopes, même actuels, ont un petit miroir secondaire dans le champ permettant de renvoyer le faisceau à l'extérieur du tube produisant une obstruction partielle.

    Jean Pierre

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  2. Recevez, de la part du béotien que je suis, mes remerciements pour ces précisions !

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